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REPORTAGE DE LA CONFÉRENCE ÉSOTÉRIQUE OCCULTURE BERLIN 2022
Premier jour
Quelle nuit infernale... 3 heures de sommeil, empoisonné par l’ivresse, un réveil à 6h du matin pour prendre le vol le moins cher depuis Marseille et me voilà à l'aéroport de Berlin. Je suis devant une BMW (couleur or !), attendant mon amie Lucy (Iris Hélinac) avec qui je vais me produire à la conférence ésotérique Occulture. Après deux ans d’annulations pandémiques, ce glorieux événement a lieu à nouveau. Dans les lignes qui suivent, je ferai de mon mieux pour vous faire part de cette expérience, et comme vous le verrez, personne n'est un simple spectateur dans ce genre de rassemblement, chaque âme fait partie de la magie. Et c'est ici que la vraie magie opère. À Occulture, les étoiles les plus brillantes du firmament ésotérique sont réunies dans une constellation illuminante.
À son arrivée, Lucy n’est guère plus épargnée par la gueule de bois que moi et nous nous dirigeons, tant bien que mal, vers Monopol, un charmant site industriel qui accueillera la conférence. L'endroit est une ancienne distillerie et servira désormais de laboratoire de transmutation personnelle et spirituelle. Cette édition d'Occulture embrasse le concept du Magnum Opus, ou le processus de travail avec la Materia Prima, la source primaire et informe de toute matière, semblable au Chaos, utilisée pour produire la pierre philosophale. Les quatre salles du Monopol portent le nom des quatre étapes du processus du Magnum Opus : Nigredo, le noircissement, Albedo, le blanchiment, Citrinitas, le jaunissement et Rubedo, le rougissement.
En entrant dans Citrinitas, nous tombons sur Magus Faustoos Crowley (Paganland, Darkestrah, Tears of Fire...) qui nous montre la réception où nous recevons nos bracelets rouges. Magus a son propre stand dans la zone du marché, et je peux y apercevoir un exemplaire du zine V.I.T.R.I.O.L (Hello Alcide !). Il y a aussi de très beaux t-shirts dessinés par Kerbcrawlerghost (interviewé dans La Voix de Satan n°6) et j'en prends immédiatement un.
Nous discutons brièvement et échangeons nos contacts, malheureusement il sera très occupé tout le weekend et je n'aurai pas l'occasion de parler avec lui en détail sur des sujets magiques et musicaux. Je vous conseille toutefois d’aller voir son travail.
Ma première impression sur le site est qu’il y a une bonne ambiance dans l'air. Beaucoup de gens extravagants, la plupart habillés en noir, du type goth/Metal, peut-être dark techno, mais aussi quelques druides/païens et des Chaos-hippies hauts en couleur.
16h15
La première conférence à laquelle j'assiste a lieu dans la salle principale – Rubedo. Elle est donnée par David Beth et s'intitule « Pwen as locus of spiritual power and its use in Haitian vodou » (« Le Pwen comme source de pouvoir spirituel et son utilisation dans le vaudou haïtien »).
Vêtu d'un t-shirt « Nietzsche » avec la typographie du logo d’Iron Maiden, David est très confiant et très à l'aise dans son discours et explique ce qu'est le Pwen. Si je comprends bien, le terme décrit quelque chose qui contient un pouvoir magique – un objet, naturel ou fabriqué par l'homme, un rituel ou un esprit. C’est une accumulation d'énergie spirituelle qui transmet un pouvoir qui sort de l'ordinaire. Une personne peut également avoir le Pwen (pouvoir de chance).
David explique que les magiciens haïtiens doivent montrer que leur magie fonctionne afin de faire face à la concurrence. Ils doivent afficher leur Pwen, voire l'exagérer. C’est en contraste avec les magiciens occidentaux/européens qui agissent souvent de manière discrète et humble.
La conférence est intéressante, mais les chauffages d’appoint dans la salle, au gaz, sont très bruyants et c'est assez désagréable. Je suis également curieux de voir de quoi parle la conférence de Mariana Pinzón et me dirige donc vers l'Albedo.
16h30
Mariana Pinzón – « The 8 circuit brain model, a map for balanced psychonautics and ChaoSurfing » (« Le modèle cérébral à huit circuits, une carte pour ChaoSurfing et psychonautisme équilibrés »)
Quel titre... Difficile à traduire en Français. Nous avons ici affaire à... hum... du life-coaching, ou plus précisément du Chaos-coaching. Entraînement au Chaos. Mariana souhaite nous aider à surfer sur les vagues du Chaos à l'aide du modèle à 8 circuits inspiré par des penseurs tels que Timothy Leary, Robert Anton Wilson et Antero Alli.
Il y a beaucoup de schémas, de diagrammes et de cartes qui tentent d'expliquer l'ordre des enseignements du Chaos et je trouve cela assez paradoxal. Pour moi, c’est une trop grande sophistication de certaines choses naturelles et intuitives. Peut-être que cela parlera davantage aux adeptes de la magie du Chaos ou à ceux qui recherchent une certaine forme de magie spécifique. Quoi qu'il en soit, je trouve que la conférence est beaucoup trop longue ; après une heure, nous en sommes toujours au troisième circuit. Je ne suis pas sûr que la conférence aille au bout des huit, mais j'ai envie de faire une pause bière et de visiter les expositions et installations, qui sont réparties un peu partout.
Je tombe sur une toute petite pièce enfumée de sauge et d’encens, avec de la musique ambiante et des peintures géométriques que je trouve vraiment cool.
De petites tables pour consulter le tarot se trouvent sur les paliers entre les étages.
Lucy fait également une pause bière et en se promenant parmi les expositions, nous rencontrons l'homme derrière le Outsider Art Museum (OAM) de Berlin – Kenno Apatrida.
Il nous accorde l'entrée dans une zone « interdite » de son installation et me demande de prendre quelques photos de ses sculptures. Il a une énigme pour nous : si nous devinons le nom de la sculpture, nous gagnons une sérigraphie. L’énigme semble aussi évidente que difficile et nous échouons même après avoir demandé l'aide de nos amis sur Internet.
« Quel est le nom de cette œuvre ? » Indice : une représentation de Dieu.
Au marché des exposants, nous sommes accueillis par un jeune homme qui achète des âmes pour 20 euros. C'est hilarant, entre la blague et la performance, mais tout est très bien fait. Il y a même une brochure, présentant une méthode pour évaluer la valeur de chaque âme, et un contrat détaillé (retrouvez-le sur www.peterhorneland.com).
Après cette grande pause, nous essayons d'assister au Rituel de Lilith de Diane Narraway, mais malheureusement la salle Nigredo est trop petite et la plupart d'entre nous ne pouvons entrer. Le rituel reste donc un mystère, comme tous les événements qui se sont déroulés dans cette salle durant la journée.
Dehors, il commence à faire sombre et froid, trois braseros sont allumés et les gens se rassemblent autour. L'un des aspects les plus cools d’Occulture est que l'on peut s'asseoir autour du feu et rencontrer des gens intéressants, avides de discuter de sujets magiques. Chaque individu ici est un être spécial. La normalité est bannie.
Quelqu'un annonce la prochaine représentation.
20h30
Peter Horneland – « Cinq singes »
C'est le type qui achète des âmes ! Il donne un texte au public et chacun le lit à son tour. C'est « l'expérience des cinq singes » :
Dans le cadre d'une expérience, cinq singes ont été placés dans une cage où se trouvent des bananes en haut d’une échelle. Chaque fois qu'un singe commence à grimper sur l'échelle pour les attraper, l'expérimentateur asperge tous les singes d'eau glacée. Finalement, chaque fois qu'un singe commence à grimper sur l'échelle, les autres le tirent vers le bas et le battent pour éviter le jet d'eau glacée. Rapidement, plus aucun singe n'ose monter sur l'échelle.
L'expérimentateur remplace alors l'un des singes par un nouveau. Lorsque ce dernier s’approche de l’échelle, les autres singes l’agressent violemment et le repoussent. Lorsqu’un second singe est remplacé, lui aussi se fait agresser en tentant d’escalader l’échelle, y compris par le premier singe remplaçant. Un par un, chacun des singes est remplacé par un nouveau jusqu'à ce qu'il ne reste plus aucun membre du groupe initial. Chaque fois qu'un nouveau singe monte sur l'échelle, le reste du groupe l’en empêche, bien qu’aucun singe du groupe reformé n’ait été aspergé.
À la fin de l'expérience, les cinq singes de la cage ont appris à suivre la règle (ne pas aller chercher les bananes), sans qu'aucun d'entre eux n'en connaisse la raison.
Cette histoire illustre un thème omniprésent dans de nombreuses cultures organisationnelles : Nous avons tendance à faire les choses comme on nous les a apprises, sans jamais en remettre en cause les motivations.
Bien que je ne sois pas certain de mon interprétation, je trouve assez drôle le fait que Peter Horneland, lors de sa conférence, fasse en sorte que les gens se passent le texte entre eux sans raison, même lorsque celui-ci est terminé et qu'il n'y a rien d'autre à lire.
20h45
Je repère Carl Abrahamsson et me présente en lui donnant un exemplaire du n°5 de La Voix de Satan, dans lequel j'ai écrit une critique du film Into the Devil's Den, un hommage à Anton Lavey dont il est le réalisateur. Le film est également projeté ici. Carl est vraiment sympa, nous discutons de son travail et de sa philosophie en général, mais aussi de certains projets futurs avec Kazim de Hexen Press. Nous sommes d'accord sur l'importance des rassemblements comme Occulture, où l'on peut rencontrer les artistes en personne et où le travail et même l'existence de chacun prennent soudainement plus de sens.
21h00
De retour au coin du feu, mais pas pour longtemps : le prochain spectacle annoncé est « Santa Sangre Bloody Rituals feat. Takuate ». Le rituel me saisit immédiatement. Les tambours tribaux minimalistes de Takuate, les sons hantés du sifflet aztèque de la mort et la trompette conque créent une ambiance de transe chamanique, tout en étant très sombre et dérangeante. C’en est tellement intense que certains décident de quitter le lieu. Le spectacle est sanglant, comme son nom l'indique. Un chaman portant une coiffe à plumes dirige cette performance de piercing corporel et de suspension. Une femme, Darkam, s'attache à un homme, Beto (Kukulcan Rituals) avec un fil rouge, une scène très visuelle et symbolique. Je suppose que Darkam incarne Coatlicue, la déesse aztèque qui a donné naissance à la lune et aux étoiles. Dans la mythologie aztèque, Coatlicue est représentée comme une femme vêtue d'une jupe de serpents tortueux et d'un collier fait de cœurs, de mains et de crânes humains. Son visage est formé de deux serpents qui se font face (le sang jaillit de son cou sous la forme de deux serpents gigantesques). Ces Aztèques savaient faire la fête ! Après avoir coupé le fil rouge, la jeune femme s’élève, suspendue par des crochets, préalablement fixés à sa peau. Une performance très impressionnante, mystique et symbolique.
22h00
Autour du feu, nous rencontrons un suédois (Magnus) et une française, dont je ne me souviens plus du prénom (si, si, Héloïse), mais qui me confie être intéressée par le Luciférisme. Malheureusement, le couvre-feu est fixé à 22 heures et on nous demande gentiment de quitter les lieux. C'est un peu frustrant, mais au moins, nous pourrons profiter du lendemain sans (trop de) terrible gueule de bois. La journée se termine au Provinz Burger, où nous dégustons d'excellents burgers et où nous croisons l’artiste Orryelle Defenestrate-Bascule prenant également son repas.
Deuxième jour
La journée commence par une série de quatre courtes conférences consécutives de 30 minutes chacune.
10h15
En attendant le début de la première conférence, je visite une partie du site, le temple, appelé Cylindrus. Il s'agit d'une cuve cylindrique en béton, d’environ 4 ou 5 mètres de profondeur et de 8 mètres de largeur, avec des escaliers métalliques étroits qui descendent au fond. L’endroit est décoré de drapeaux noirs portant des sigils, de sculptures représentant le Dieu Sans Nom et d'un autel noir en pierre/marbre avec des bougies noires. Sur l'autel, on peut écrire ses souhaits sur un morceau de papier, puis les brûler. L'ambiance est très brute, froide et industrielle, mais toujours très spirituelle, dans un esprit moderne et sombre.
11h00
Je rate la conférence de Diana Narraway et commence avec celle de Roberto Migliussi – « Austin Osman Spare, le parcours funambulesque d'un génie ».
Roberto explique comment le peintre et écrivain A. O. Spare est devenu populaire dans la culture underground. Après avoir été brièvement impliqué avec Aleister Crowley et son ordre secret A∴A∴, il développa sa propre philosophie occulte, et écrivit une série de grimoires originaux. On apprend que Spare vécut dans la pauvreté et que de son vivant, son art est resté dans une relative obscurité.
L'héritage de Spare a été largement préservé par son ami, l'auteur thélémite Kenneth Grant. L'art de Spare regagna l'attention du monde dans les années 1970, en raison d'un regain d'intérêt pour l'art nouveau en Grande-Bretagne, avec plusieurs expositions rétrospectives organisées à Londres. Dans la dernière partie du XXe siècle, ses croyances concernant les sigils eurent une influence-clé sur le mouvement de la magie du Chaos et sur Thee Temple ov Psychick Youth (TOPY). Grâce aux livres de Kenneth Grant et aux zines photocopiés de la sous-culture de la musique industrielle de Genesis P-Orridge et TOPY, l'œuvre d'Osman Spare est aujourd'hui bien connue dans les milieux ésotériques modernes ainsi que dans les cercles du Black Metal.
Quelques notes :
Kia – La réalité primordiale, attendant d'être manifestée. Zos – Le corps, considéré comme un tout, exigeant un désir, répandant la réalité. Sigil – Toucher le subconscient. Moto – Ne pas tomber dans l'enfer de la normalité.
Dans l'ésotérisme, certaines des techniques de Spare, en particulier l'utilisation de sigils et la création d'un « alphabet du désir » ont été adoptées, adaptées et popularisées par Peter J. Carroll et d'autres auteurs dans le cadre d'un mouvement magique communément appelé « magie du Chaos ».
11h30
Jenny Butler – « L'irlandicité dans les œuvres d'Aleister Crowley et de W.B. Yeats »
Le poète et dramaturge irlandais William Butler Yeats pensait que la littérature devait façonner l'identité culturelle d'un pays, et plus particulièrement dans son cas, l'Irlande. Les premiers poèmes de Yeats relatent le folklore irlandais, les légendes et les descriptions de l'imagerie naturelle de l'Irlande. C'est avec ce style poétique et ce nationalisme romantique qu'il a contribué à la naissance de la Renaissance littéraire irlandaise. En se basant sur la prolifération de la mythologie et de l'imagerie celtiques, et sur l'absence de référence théologique dans sa production littéraire initiale, Yeats espérait que ce nouveau mouvement littéraire transformerait les fondements du nationalisme irlandais et le rapprocherait du pastoralisme et du mysticisme, de l'importance d'être proche de la terre.
Crowley souhaitait également participer au renouveau irlandais, qui était très en vogue à l'époque. À cette fin, il changea son nom d'Edward Alexander en Aleister. C'est probablement l'ouvrage de Shelley, Alastor, or The Spirit of Solitude (1816) qui a inspiré Crowley à choisir Aleister, une répudiation délibérée de son prénom. L'orthographe reflète une forme gaélique en accord avec le renouveau celtique alors à la mode. Il a également rédigé une déclaration d'indépendance de la république irlandaise et déchiré son passeport britannique à New York.
Yeats, en tant que nationaliste conservateur, était scandalisé par le comportement de Crowley et lui aurait même un jour donné un coup de pied au cul…
12:00
Tommy Kuusela – « La magie de l'amour, du sexe et des malédictions en Scandinavie, de l'ère viking au début des années 1900 »
Encore un titre accrocheur. Je suis peu sensible à la tradition nordique, mais Tommy s'y connaît et le sujet est intéressant. Nous parlons essentiellement de la magie médiévale du viol : les sorts que les hommes ont employés pour avoir des rapports sexuels avec des jeunes femmes non consentantes et/ou pour les forcer à tomber amoureuses. Poèmes, chansons, inscriptions runiques et aussi quelques textes en prose de la période susmentionnée sont les sources que Tommy Kuusela exploite pour développer son récit. Plutôt intéressant.
Toutes les conférences du matin ont lieu au Rubedo et je rate les ateliers qui se déroulent simultanément à l'Albedo, à savoir Atalya Tirosh – « Le chant des herbes, exploration des plantes médicinales pour l'expression de soi », qui n'est pas exactement ma tasse de thé (sans mauvais jeu de mots). L'autre conférence que je manque est Alessandra Spagnoli – « Arcana & Archetypes : un regard moderne et élargi sur le Tarot de Marseille ». Ma curiosité attisée, je vais toutefois voir les grands tirages des cartes qui sont exposés dans l'Albedo. Certaines sont hilarantes. Lucy trouve cela assez ennuyeux et ne reste pas.
Il se passe beaucoup de choses simultanément dans les trois salles principales, ce qui fait que j'ai assisté à seulement la moitié du programme de ce week-end. Il y a aussi beaucoup de belles expositions et de vendeurs intéressants, et quelques installations sonores. Trois jours ne suffisent pas pour tout apprécier.
12h30
Je prends un Pad Thaï pour le déjeuner et le mange près du feu. Il fait beaucoup plus froid et venteux aujourd'hui.
Enthousiaste à l'idée d'assister au « Transformational Bodywork Ritual. Accessing the Numinosum » (« Rituel de travail corporel transformationnel. Accéder au Numinosum ») par Coral Carte, je fais finalement demi-tour à peine entré dans la salle, où l’on nous demande d'enlever nos chaussures. Je ne suis pas d'humeur à faire des trucs hippies pour l'instant, j’essaierai de me connecter au divin plus tard et passe mon tour.
13h30
Ferdinando Buscema – « Gardien des secrets »
Voilà un titre qui n'est pas du tout accrocheur, mais ne vous y trompez pas, Fernando est un maître magicien.
Magicien de scène professionnel, c’est un excellent showman qui sait capter l'attention du public. Sa bio le décrit comme un concepteur d'expériences magiques.
Il nous émerveille avec quelques tours de cartes, mais établit également un lien entre les chamans et les magiciens de scène. Un lien qui réside dans le fait de savoir des choses que les autres ne savent pas. Tous deux sont gardiens de secrets.
14h00
Jose Gabriel Alegría Sabogal – « Sur la reconstruction artistique des vestiges gnostiques »
L'artiste et historien Jose Alegría est bien connu dans le milieu du Metal pour son travail pour des groupes de Black Metal tels que Mephorash, Sinmara, Inferno et Theotoxin, entre autres. Il travaille également avec certaines maisons d'édition ésotériques bien établies : Anathema Publishings, Scarlet Imprint et Hadean Press.
Dans sa conférence, il nous explique le processus artistique derrière ses dessins qui reconstituent l'imagerie gnostique. En gros, l'artiste recherche des artefacts gnostiques, tels que des pierres précieuses, des amulettes, des graffitis, des écrits, etc., puis ne se contente pas de les reproduire, mais les interprète dans un processus qu'il appelle le « reconstructionnisme imaginatif ». Un exemple de ce travail est la reconstruction d'Abraxas (Abrasax, ou encore Abracax) ou littéralement Pied de serpent.
Son style graphique distinctif est basé sur des techniques du XVIe siècle comme l'eau-forte et la gravure et, comme il le dit, « pas pour la reproduction, mais pour des pièces uniques ».
Jose Alegría est l'auteur du glyphe occulte de cette année : Le Dieu sans nom.
Citation : « Si le divin ne peut être défini, il ne doit pas être limité ».
15h00
« Cinémagicien – Conversations avec Kenneth Anger », un film de Carl Abrahamsson.
Confortablement installé dans le Nigredo, je regarde ce film qui consiste en deux entretiens avec le réalisateur culte et occulte Kenneth Anger. Sa voix rouillée est si apaisante que je m'endors presque instantanément. Non pas que le film soit ennuyeux, mais c'est une sieste nécessaire après quatre heures de conférences... Et je ne suis pas le seul, certains ronflent pendant que le générique de fin défile.
Je décide de visiter l'exposition de la mezzanine de Rubedo, puis de prendre les derniers rayons de soleil de la journée au coin du feu pour enfin retourner aux conférences.
16h15
Carl Abrahamsson – « Forcer la main du hasard – Un regard sur l'Occulture DIY de Thee Temple Of Psychick Youth (TOPY) »
Carl Abrahamsson est l'auteur du livre Occulture : Les forces invisibles qui font avancer la culture (Occulture : The Unseen Forces That Drive Culture Forward), Park Street Press (2018), et il est en quelque sorte l'invité d'honneur de cette année ; trois de ses films sont en projection au Nigredo.
Comme le titre le suggère, l'exposé porte sur les pionniers de la scène musicale industrielle des années 1980 et sur leurs activités DIY (Do It Yourself) qui ont grandement facilité l'indépendance de l’édition underground via la correspondance entre particuliers. Beaucoup de ces artistes ont étendu leur travail au domaine de l'occultisme, construisant une « occulture » qui leur est propre.
« Le processus est le produit » disait Genesis P-Orridge, « pape » de ce mouvement, qui cherche son inspiration dans les œuvres de The Process Church, Crowley, Burroughs, la magie sexuelle et la psychonautique.
Les principaux instigateurs du mouvement TOPY et Psychic TV (PTV) envoyaient de la propagande par le biais de brochures et de vente par correspondance, faisant allusion à des ouvrages occultes et à de nombreuses personnes qui continuaient à approfondir leurs recherches et leur intérêt pour l'occultisme.
L'un de ceux qui s'y intéressèrent fut Carl lui-même. Il devint membre de TOPY et fonda une branche scandinave – TOPY SCAN, d'abord en Suède, puis en Finlande et en Norvège.
« Les activités païennes ne sont jamais mortes » – note de Carl sur une cassette d'enregistrements live de Psychic TV en Suède.
L'activité principale de TOPY était de distribuer de la musique mais ils organisaient aussi des rituels, envoyaient de l'art postal et organisaient des groupes locaux dans le but de rendre certaines choses de valeur disponibles via une distribution DIY.
Un peu comme ce que nous faisons avec La Voix de Satan. Cette conférence m’inspire et me motive à continuer.
Je n'étais pas au courant des activités et de la nature de TOPY avant cette conférence, et je n'en ai eu qu'un petit aperçu, mais le sujet est assez inspirant. Je ne m'intéresse pas vraiment à l'aspect musical de la chose, mais j'aime bien le reste.
Cette activité d'échange par correspondance DIY me rappelle l'Église de Satan et comment tout se passait par courrier avant l'ère d’internet. À ma question de savoir si TOPY et l’Église de Satan se connaissaient et s'il y avait une relation entre eux, Carl répond qu'ils entretenaient une relation amicale, sans nécessairement l'afficher, mais qu'ils se soutenaient et que LaVey a laissé Carl utiliser deux de ses essais pour des enregistrements de « spoken word » avec Genesis P-Orridge.
17h00
Acide O'Clock !
Malheureusement pas d'acide cette année, mais c'est l'heure de boire une bière et de se détendre avec des gens sympas au coin du feu. Putain de froid aujourd'hui. Je fais l’aller-retour à l'auberge de jeunesse pour prendre plus de vêtements et une bouteille de schnaps.
18h30
Retour pour Animagika – « The Dark Feminine Embodied » (Le féminin sombre incarné). Trois femmes habillées en tenues orientales minimalistes dansent sur les rythmes d'une sorte de musique tribale/trap/dubstep, jonglant avec du feu, allant même à la rencontre du public. Je ne sais pas si c'est très dark, mais ça incarne définitivement le féminin. Trop court... Je pourrais regarder cela pendant des heures. Mais les pauvres dames… à peine habillées et il fait si froid...
19h30
Rituel d'Horus
Soror AuroRa et Fürst Claas vom Mars de la branche berlinoise d'OTO (Astarte Oase) interprètent l'Invocation à Horus d'Aleister Crowley. Il s'agit d'un rituel que ce dernier et sa femme Rose ont réalisé le 20 mars 1904 au Caire, quelques jours avant la réception du Livre de la Loi.
Vous pouvez trouver le texte complet du rituel dans The Equinox of The Gods, publié en 1936. Il commence ainsi :
« À réaliser face à une fenêtre ouverte à l'est ou au nord, sans encens. La pièce doit être remplie de bijoux, mais seuls des diamants doivent être portés. Une épée, non consacrée, 44 perles à porter. Debout. Lumière du jour à 12h30. Portes verrouillées. Robes blanches. Pieds nus. Soyez très bruyants. Samedi. Utilisez le signe d'Apophis et Typhon. »
Nous voici dans l'Albedo devant Soror AuroRa et Fürst Claas vom Mars qui dirigent le rituel. En entrant, on nous remet une brochure et un autocollant rouge en forme de triangle, à placer, la pointe vers le bas, sur notre poitrine pendant le rituel.
Sur la brochure il y a deux images représentant les postures d'Horus en tant qu'enfant silencieux – Hoor-Paar-Kraat (l'Eon du Tarot de Thoth) et Horus en tant que guerrier – Ra-Hoor-Khuit.
Suivront une présentation et des instructions. Ceux qui ne veulent pas participer peuvent partir à ce moment-là. Les téléphones portables et les photos sont interdits à partir de maintenant et le rituel peut débuter.
Nous commençons par une intonation de purification de IAO, puis les prêtres nous guident tout au long du rituel. Quand Soror AuroRa fait le signe d'Apophis et Typhon, les adeptes chantent « Thee I invoke » (« C’est toi que j’invoque »).
Tout le monde se débrouille bien et le rituel est vraiment puissant. Je ne révélerai pas plus de détails, mais mon souhait à Horus est de trouver la force de finir le numéro anglais de La Voix de Satan.
Le rituel se termine en chantant IAO trois fois de plus.
J’en ressors secoué. Occulture a besoin de plus de rituels comme celui-ci.
Pour être honnête, ce qui suit est aussi intense, mais bien plus sinistre.
21h00
Aesthetic Meat Front (Louis Fleischauer) – « Primordial Kaos Invocation »
Comme l’indique le nom du collectif, il y a de la viande et c’est esthétique. Le Rubedo est bondé. Des chamans aux masques inhumains martèlent tambours et percussions. Deux femmes complètement nues sont attachées dos à dos avec un ressort extensible, tenu par des crochets enfoncés dans leur chair. Le ressort est relié à des pédales d'effets et à des amplificateurs attachés à leurs bras. Une troisième femme frappe leur ressort avec une baguette de tambour. Les percussions déformées qui en résultent, associées aux rythmes chamaniques, créent une musique puissante qui induit en transe. C'est si intense qu'après plusieurs minutes, l'une des femmes demande à être détachée du ressort.
Devant elles, deux gars nus sont attachés de la même manière mais face à face et cette fois-ci, six ou sept personnes du public martèlent leur ressort. Je peux voir l’extase sur le visage d'une femme qui y prend vraiment plaisir, et l'extase de ceux qui sont attachés. Infliger et recevoir de la douleur, la frénésie est à son comble : une véritable douche de chair.
Un joueur de tambour tourne dans la salle, suivi d'une créature ressemblant à une goule qui nous macule le visage d’un liquide noir. Pendant ce temps, sur scène, Louis Fleischauer se plante de grosses aiguilles dans le front, puis se tord en sang sur le sol. Le martèlement des tambours est de plus en plus intense et chaotique. C'est le point culminant, tout le monde est en transe. J'aimerais voir toutes les personnes présentes dans la salle nues, prenant part à cette orgie sonique et industrielle. C'est une peu comme cette scène du film Hellraiser III – la soirée-massacre dans la Boiler Room. Le Chaos primordial est définitivement invoqué. Bien joué, Berlin, l’Enfer sur Terre. Je suis admiratif de la façon dont ces gens mélangent tradition et modernité pour créer quelque chose de nouveau, efficace, esthétique et sincère.
Quelle fin de journée ! Toutes les superbes conférences, le rituel d'Horus et cette invocation du Chaos... de purs exemples de la diversité de la culture occulte. Ce qui compte dans un rituel, c'est l'intention et l'intensité, et Occulture n’en manque pas.
Je retourne dans l'Albedo pour assister à la fin d'un concert non annoncé de The Time and Space Society, le groupe de rock psychédélique de Fürst Claas, le prêtre de l'OTO.
À ma grande surprise il n'y a pas grand monde, mais c'est normal, puisque ce n'est pas annoncé au programme. Alors que je prends quelques photos, je me fais aborder par Soror AuroRa, que je ne reconnais pas de suite. Elle ne doit pas beaucoup m’apprécier, car j'ai critiqué leur Rituel Abraxas en 2019 et me suis moqué d’elle. Quand j'y repense, j'ai effectivement été assez dur... Mais quand on fait des choses en public, on est exposé à l'opinion des autres… qu’elle soit objective ou pas. À l'époque de Crowley, la presse était assez sévère avec ses Rites d'Éleusis. De plus, un trait terrible de ma nature de Scorpion est de parler trop vite et de blesser les gens, parfois sans raison.
Mais elle ne doit pas vraiment me détester non plus. Visuellement, il y avait tout de même quelques grands moments dans sa performance de 2019 et j'ai pris une belle photo d'elle. Je lui offre un exemplaire de La Voix de Satan et lui achète un exemplaire du CD de The Time and Space Society. J’aimerais prendre un selfie avec eux, mais Fürst Claas disparaît alors moi aussi.
Ce soir, l'after dure plus longtemps. Au bar, je retrouve mon ami brésilien João, d'Occulture 2019. Entre autres sujets, nous parlons de la magie en France et en Amérique du Sud notamment au Brésil, de la façon dont les gens dans les zones rurales sont connectés à la terre et aux énergies primales. Aujourd’hui nous nous devons d’assister à des rassemblements comme Occulture pour préserver l'esprit de la magie.
Je repère Dorian Bones de La Societa Dello Zolfo (La Société du Soufre), un groupe de recherche italien dans le domaine de l'ésotérisme et de l'occultisme. Dorian est aussi chanteur des groupes Caronte (si vous aimez le Metal occulte, vous devriez immédiatement aller écouter Wolves of Thelema) et Whiskey Ritual (go si vous aimez le Black'n'Roll). Un gars très cool, il y a une certaine « vibe fraternelle » même si nous ne nous connaissons pas ; nous semblons être d'accord sur de nombreux sujets. Nous parlons brièvement des « Samaelites » et de ce genre d'« occultisme commercial » et d’à quel point c'est stupide. Il m'offre gentiment un verre de vodka et autres altérations de l’esprit dans les toilettes des filles. Définitivement un gars cool, que Dieu le bénisse.
João rencontre un autre Brésilien, Dorian disparaît après quelques verres, Lucy réapparaît et il est temps de nous rendre au Provinz Burger avant sa fermeture. Nourri de chair spirituelle, j'ai totalement oublié de manger quelque chose ce soir. La fête continue à Occulture, mais nous essayons de rester raisonnablement en forme pour notre rituel musical de demain.
Troisième jour
Petit-déjeuner à l'auberge et répétition avec Lucy pour notre spectacle « Sacred Music of Chaos ». La seule répétition que nous ferons ensemble (et ce, sans la musique…). Ce sera une sorte de Chaos sacré, ça c'est sûr !
En attendant nous assistons à quelques conférences.
13h30
La Fondation Maison Boleskine – « Le passé, le présent et l'avenir de la Maison Boleskine »
Vous savez probablement tous que la célèbre Maison Boleskine (Boleskine House), en Écosse, a été achetée par des Thélémites et qu'elle est actuellement en cours de restauration/reconstruction. La maison a appartenu à Aleister Crowley, qui l'a achetée dans le but précis de réaliser le fameux rituel d'Abramelin le Mage, qui dure 6 mois. En 1970, Jimmy Page de Led Zeppelin a acheté et restauré la maison, puis l'a vendue en 1992. Depuis, elle a subi au moins deux incendies et a été détruite à plus de 60%. En 2019, la propriété a été achetée par Keith Readdy et, avec l'aide d'une poignée de bénévoles, l’association caritative écossaise The Boleskine House Foundation est fondée dans le but de restaurer le bâtiment et de l'établir comme lieu patrimonial.
Espérons qu'elle accueillera des événements occultes sympas dans un avenir proche.
14h00
Dorian me paie une bière et nous allons voir Stephen Skinner parler de Crowley. Après avoir lu Perdurabo de Richard Kaczynski, j'ai l'impression de tout savoir sur Crowley, mais parfois ça ne fait pas de mal d’entendre d’autres points de vue sur le sujet. Skinner maîtrise bien le sien.
14h30
Alan Chapman – « Magia »
Je suis presque sûr que Chapman n'a rien préparé pour cet atelier, son exposé est très chaotique et commence par l'affirmation qu'il est un grand mage et un magicien du Chaos.
J'ai un doute là-dessus mais n’en saurai pas plus, car une extrême envie de déféquer me fait courir vers les toilettes, manquant de me chier dessus en chemin...
Peut-être un retour de karma, car nous n’avons pas payé le petit déjeuner à l'auberge ce matin...
J'ai besoin d'une bière après ça. Et pourquoi pas assister à une autre conférence.
16h00
Graham St John – « Teufeur de l’Apocalypse : Terence McKenna comme Medium »
Notre hôte nous donne de nombreux exemples de l'utilisation d'échantillons de la voix de Terence McKenna dans la musique électronique psytrance. Les discours de McKenna sont essentiellement des critiques apocalyptiques de la société moderne, et ces enregistrements font presque de lui le Jim Jones de la techno. Échantillonnée par des artistes comme The Shamen, Space Time Continuum/Rose X et Zuvuya, sa voix est devenue un support pour entrer dans des états transcendants. On voit des performances de McKenna émulant le « bavardage des elfes », un langage étrange qui sortait de lui dans des états de transe sous l'effet des champignons hallucinogènes et de la DMT. Une agréable surprise.
16h30
Danny Nemu – « Mycelial Magic : Networked Intelligence and the Mouldy Way to Grow your NGO » (« La magie mycélienne : l'intelligence en réseau et la façon moisie de faire croître votre OPR – Organisme Poussant en Réseau »)
Ok, s'il y a des champignons, je suis partant, mais je ne m'attendais pas à ce que ce soit un rituel de magie mycélienne ! On fait de la respiration, on se détend et on tourne comme des derviches. Puis Nemu établit des parallèles entre les réseaux mycorhiziens et les réseaux sociaux humains. Entre la moisissure visqueuse et le chamanisme... Ça va très vite, je ne suis pas sûr que ces informations me soient très utiles.
À la fin, on nous donne des flocons d’avoine, des enveloppes et un morceau de carton. Nous écrivons nos adresses sur les enveloppes et Danny Nemu nous affirme qu’il nous renverra l'avoine inoculée de mycélium. J'attends toujours, son site web ne fonctionne pas très bien.
17h00
Il est temps de nous préparer pour le spectacle Antelogos & Alchemystic que nous allons présenter à 19h00. Le matériel et l'attirail rituel sont installés et prêts pour le soundcheck. Il y a même une assiette remplie de speed dans les coulisses, quel bel accueil !
Pendant ce temps, Luna Duran et Lucas Foletto Celinski préparent leur performance de suspension/danse.
18h30
Dama da Noite – « Les corps subtils »
Un corps subtil en effet. La peau dorée de Luna et ses longs cheveux de sorcière sont plus que magnifiques. Vêtue seulement d'élégantes chaînes attachées par des piercings à même sa peau, elle danse en transe. Un cri perçant annonce son ascension, soulevée par les crochets qui lui traversent le dos. Une performance étonnante, très sensuelle et extrême à la fois.
C'est à notre tour de faire les balances et de nous habiller. Je suis un peu nerveux après la répétition de ce matin, car Lucy paniquait à l'idée de faire sa première prestation devant un public. Et je la comprends, c’est vrai qu’à part quelques cérémonies de groupe nous n'avons jamais pratiqué ensemble ce que nous allons présenter ce soir.
Lorsque nous commençons, nous sommes tous les deux absorbés par le rituel, les anxiétés disparaissent et tout se passe pour le mieux. Nous recevons même des applaudissements gratifiants à la fin, ainsi que quelques commentaires positifs. Merci au public.
20 h 30
« Esprits de la Terre », Cérémonie de Clôture
Un prêtre vêtu d'une robe blanche à capuche et d'un bâton en bois dirige la cérémonie. Il est assisté par deux femmes et un batteur. Magus Faustoos Crowley et Charuk, sa partenaire, sont également dans le cercle intérieur, jouant du tambour et chantant.
La structure du rituel est très classique, et rappelle le nôtre : invocation des esprits des directions cardinales, puis psalmodie, chant et « chargement des pierres de la terre ». Des pierres précieuses très cheap. À la fin, chacun en reçoit une ou deux en souvenir. Le tout est très « paix et amour », pas mal hippie. Pas de risques ici, ça convient aux croyances de chacun.
Ça y est, l'Occulture MMXXII est terminée.
Presque.
Il y a une after dans un lieu « secret ». Ça se passe dans un club techno à proximité. Personnellement, je n'aime pas l'ambiance. C'est très déconnecté de la rêverie autour du feu et des discussions avec des gens sympas que j’ai pu apprécier ces derniers jours. Il fait très froid dehors et très bruyant à l'intérieur pour discuter.
Nous partons vers 2 heures du matin pour que je puisse dormir 3 heures avant de prendre l'avion pour Marseille.
Pour résumer, Occulture MMXXII a été une belle réussite grâce à une organisation au top et un contenu unique. L'événement incontournable pour tous ceux qui cherchent la lumière cachée du plaisir conscient, dans ce monde matérialiste en décomposition. Nous sommes les Dieux Sans Nom.
Merci à Giorgia et à toute l'équipe pour avoir fait de cet événement un grand moment.
Frater D.
A l’envers : (Réponse à l’énigme : Autoportrait)
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